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mardi 10 mars 2009

''Tuk-Tuk Sir?''


Chiquito: " Sabadee les amis! Me voila au comble de la zenitude ici en Asie... Le bouddhisme est la veritable clef du bonheur absolu. Je suis un autre Chiquito! Je comprends enfin que mes tendances egoistes, narcissiques ne me meneront nulle part... Je me dois de me donner entierement a vous qui m'adorez, me respectez, me sublimez au travers de ce blog... Ce matin, je me disais que Bouddha...

Charlotte: Ohlala... Eh chiquito! On t'a demande de raconter nos trois dernieres semaines pas d'ecrire un livre sur Bouddha!

Chiquito: Tu vois, la, Charlotte, tu manques de compassion avec moi... Tu ne devrais pas te moquer de Bouddha car Bouddha dit...

Charlotte: Bon, je vais reprendre le fil car quand il est parti sur Bouddha, on ne l'arrete plus!

Chiquito: Pff... coupe dans mon evolution!

Charlotte: Oui, c'est ca... Apres une Thailande du nord qui nous a procure d'excellents moments, nous passons au Laos en traversant un fleuve mythique, le Mekong. Nous esperons decouvrir un pays hors des sentiers battus... moins touristique... plus authentique... Un visa et c'est parti! Oui bon ajoutons trois heures de minibus qui se transforment en six et c'est enfin parti! Luang Nam Tha sera notre premier arret dans le nord. Nous avons dans l'objectif de faire un nouveau trek a la rencontre des villages. Apparemment, l'endroit est ideal, il a meme ete recompense pour ses qualites de tourisme responsable... Et la... deception! On apprend vite que les villageois peuvent voir jusqu'a douze personnes par jour... Une vraie usine... C'est un peu dommage tout ce chemin pour ne rien faire... On fait une croix sur notre idee de depart et nous partons plutot pour deux jours observer le travail agricole et artisanal de la region.
C'est Tuly un petit guide laotien qui nous montre le chemin. Il rigole tout le temps... parfois c est pas drole... mais il rigole tout de meme...
Chiquito: Charlotte, ne serais-tu pas en train de te moquer??
Charlotte: Mais non maitre Chiqui, ce n'est qu'une constatation...
Malheureusement, les rizieres sont assechees et le paysage est, certainement, moins joli que lors de la saison des pluies... Toutefois, ceci nous permet de decouvrir les trois planches servant de maison au paysan pour travailler dans sa riziere... Plus rustique ce n'est pas possible... Une inquietude nait a nos premiers pas dans un village: ne serions nous pas transformes en billets sur pattes par hasard??? Les femmes sortent leur production artisanale, les enfants veulent nous vendre des bracelets... Apres tout, on ne peut pas leur en vouloir mais ce n'est pas toujours agreable comme premier contact... Cette deconvenue digeree, Tuly nous trouve un ravissant petit coin, au milieu de la riviere. Il place entre quelques cailloux pointus, qui nous serviront de siege, une feuille de banane en guise de nappe...
Mais oui c'est charmant... les moustiques autour aussi... Bon, c'est la que ca devient difficile... il sort notre repas contenu dans de vieux sacs plastiques... du riz bien compact que l'on mange comme du pain, differentes mixtures assez... douteuses... parce que peu fraiches... Un petit oeuf Julien peut-etre? " Un oeuf et du riz c'est pas risque" se disait Julien la veille... quand il a cru tomber sur le poussin, il a trouve ca beaucoup moins rassurant... bonne crise de fou rire en tout cas! La, les oeufs sont marrons parce qu'ils ont baigne toute la matinee dans un jus dont nous ne connaissons pas l'origine...et peut-etre qu'on ne veut pas savoir d'ailleurs. Tuly et Morgan, qui ne se laisse jamais demotive devant une nourriture suspecte, mangent a pleine main, Julien et moi degustons nos trois grains de riz...



Nous croisons, ensuite, deux femmes les pieds dans une riziere.( celle-ci est sans cesse innondee par un systeme d'irrigation) Nous sommes invites a les regarder travailler et meme a les aider si on le souhaite. Leur travail d'aujourd'hui consiste a enlever les mauvaises herbes entre les plants de riz. Courbees toute la journee en pleine chaleur, elles sont vraiment meritantes. Tuly, dans son role d'agence matrimoniale laotienne, apprend a Julien qu'elle est celibataire... " Non.. bah... heu ca ira merci..." meme si la situation est cocasse et nous fait bien rire, c'est un peu limite quand meme! Quoique... on comprend vite qu'en fait notre petit guide a plus d'un tour dans son sac... il est interesse lui aussi par cette jeune fille et on a bien du mal a quitter la riziere! Il nous refera plusieurs fois le coup d'ailleurs!





Rapidement, on parvient au village ou nous allons passer la nuit. En face de notre maison, des femmes s'activent a installer sur des pendants des centaines d'echarpes en soie et coton... C'est pile en face de notre cabane, rien que pour nous... C'est sur, on ne peut pas faire comme si on n'avait pas vu... pas possible! Bon evidemment, tu mets un pied la dedans tu en ressors avec quelque chose... Par contre, il faut avouer que leur travail est de toute beaute. Une petite visite des lieux nous permet d'observer, sous les maisons sur piloti, les femmes assises a leur metier a tisser. Les couleurs sont extraodinaires, comment font-elles pour trouver des couleurs pareilles dans la nature? Du bleu, du rouge, du jaune, du vert... toutes plus eclatantes ! Nous decouvrons, egalement, l'ecole du village. Selon notre guide, il y a trois professeurs repartis dans deux classes. Il assure qu'il y a bien des cours dans une des classes toute poussiereuse et en desordre. Mouais... on y croit pas trop la.... Nous pensons qu'il y a, en realite, qu'un seul professeur dans cette ecole... Ce n'est pas la premiere fois que Tuly raconte des choses peu vraisemblables. Le regime est, ici, totalitaire. Les gens sont, parfois, obliges de dire certaines choses ou d'en cacher d'autres... On ne peut etre sur de personne et il y a beaucoup d'indics prets a denoncer le moindre faux pas...
La petite douche dans la riviere du coin pour Morgan et Julien s'enchaine vite avec le repas du soir. Nos estomacs crient famine... et crieront encore famine apres... Bon, si, on a du bon poulet... mais toujours ce riz collant, compact propre au pays... Le chef et trois femmes partagent notre repas en nous proposant l'acool du pays: le Lao-Lao. Comment c'est fait? Bah vous suivez pas? Avec du riz... comme d'hab! Humpf... Un peu fort quand meme! Au bout du sixieme verre, que nous prenons avec un grand sourire, on craint un peu de retrouver Julien marrie demain matin! Le chef a l'air a ses petits soins...
Mais non Annette et Christian, ne vous en faites pas, nous etions bien barricades toute la nuit sous nos moustiquaires! Petit dej: et bien riz... accompagne d'omelette et haricots verts... pas tres faim moi ce matin? et toi? non moi non plus... Meme Morgan a l'air de regretter ses cereales... Ce n'est pas grave... on se rattrapera ce midi... hum hum...
Chiquito: Vous ne savez pas apprecier les choses simple... Bouddha ne mangeait que du riz et il disait a ce propos...
Charlotte: Oui on en reparlera plus tard...
Chiquito: Mais j'y compte... Charlotte... J'y compte...
Charlotte: Je crois qu'on le preferait avant notre chiqui...
...Pour commencer la journee, nous traversons un village Akkha vraiment denue de toute richesse... Une horde de gamins nous courent apres afin de vendre des bracelets.



Ce qui me frappe le plus, c'est ce petit bonhomme, la, qui essaye de rattrapper tout le monde qui tend, lui aussi, ses objets vers nous... A peine deux ans, tout nu et sale, il a deja comris que pour s'en sortir, il faut poursuivre ces blancs propres sur eux, bien habilles avec des bonnes chaussures. Sait-il ce que c'est que jouer? Je ne suis pas sure qu'on ait vu un village plus pauvre que celui-la... Notre mince contribution se resume a des cahiers pour l'ecole et des crayons... Quand on voit l'etablissement, on ne sait pas s'il y a beaucoup classe... d'ailleurs cette petite fille que nous croiserons un peu plus tard avec un sac trop lourd a porter pour elle, nous fait dire que l'ecole passe en deuxieme position apres le travail... En fait, le village est tout recent. Les habitants vivaient, avant, dans la foret. Il se peut qu'ils aient decide de cultiver des terres par ici ou alors, ce que nous dit pas notre guide, ils ont ete chasses de la foret par le gouvernement. C'est, malheureusement, assez frequent et plutot brutal.
Travail en veux-tu en voila! Ils en ont les laotiens pour deboiser toute la region... C'est impressionnant cette deforestation. La veille cela nous avait deja saute aux yeux mais la c'est un vrai carnage! En quelques minutes, le paysage a completement ete modifie... ce qui nous vaudra de tourner en rond pendant trois heures sous une chaleur accablante avec un guide qui ne reconnait plus rien... Ils abattent et brulent les arbres pour faire des rizieres... toujours plus de rizieres... et aussi des plantations d'hevea... Autant dire que les singes et animaux de cette foret ont fuit le plus loin possible... Perdus, nous devons rebrousser chemin... Si on faisait du stop? Bah oui, il passe un vehicule toutes les 5 heures pourquoi pas? Contre toute attente, notre retour au village Akkha se deroule dans un petit camion transportant du bois et une dizaine de personnes. On se retrouve la, au milieu de tous ces travailleurs, planches, enfants et chapeaux pointus... Joli moment...
La journee a ete assez eprouvante, tant par les emotions que par la chaleur, le Fruit Shake est de rigueur et quand les cousins s'y mettent question Fruit Shake ca rigole pas... En moyenne: quatre par jour!
Nous partons, le lendemain, pour Luang Prabang. On nous assure que ca prendrait 5 heures... les laotiens etant un peu menteurs, nous tablons sur 7... Tout ca se transforme donc en 9 heures... normal! La ville est vraiment charmante. L'ambiance est beaucoup plus occidentale par ici et mine de rien, parfois ca fait du bien! Excursions le jour et marche de nuit le soir. Pas de quoi s'ennuyer. Nous partons en balade sur le Mekong pour visiter les grottes de Pak Ou ou 8000 statues de Bouddha y sont installees. Bon difficile d'en voir une dans son integralite vu le monde, c'est ettouffant... Dur de garder son calme... seul chiquito met un point d'honneur a cette visite et reste poste en meditation devant tous ces bouddhas... et la... c'est le drame... chassez le naturel et il revient au galop! Chiquito ne peut resister a l'envie d'approcher de plus pres les Bouddhas... et evidemment de leur monter sur la tete...
Chiquito: Tout a fait, je voulais temoigner a Bouddha toute ma devotion, mon amour...
Charlotte: Oui, mais ca ne se fait pas ici Chiqui! Bref... la sortie vaut surtout le coup pour la petite navigation sur ce gigantesque fleuve... Nous apprecions regarder vivre les gens au bord du Mekong... Ils s'y lavent, y travaillent,... le tout dans une quietude communicative!



Apres avoir cherche, en vain, le fameux marche aux criquets, nous decidons d'aller faire trempette aux chutes d'eau, non loin de la ville. Enfin! Nous allons pouvoir nous baigner sous cette chaleur ecrasante! Arrive a destination, Julien se trouve un peu mal a l'aise... un peu empote quoi... il ne veut pas montrer son petit maillot de bain moulant a tout le monde! ( Morgan a insiste pour ce passage... desolee Julien)... On aura tout vu! Du coup, il se baigne avec son pantalon et son maillot de bain dessous... Bah oui, c'est logique! Pour couronner le tout, il perd ses lunettes de vue en plongeant... Heureusement qu'il a ses lunettes de soleil pour y voir un peu... mais c'est pas top la classe de les garder la nuit, au resto, par exemple... dans l'avion pour regarder le film ou tout simplement a Paris en plein hiver... Hum hum! C est pas trop tot, il fait honneur a sa reputation ! Apres la lianne ca faisait mince sur le tableau des gaffes! Mais, desoles Julien, on a beau compter les points, notre grand champion reste Ronan! Difficile a battre... les filles tentees?
Et voila, l'heure du depart est arrivee. Notre petit facteur de piano repart dans son tuk tuk vers la France et surtout son cher saxophone! Car, on a bien compris c'est long trois semaines sans saxo! A bientot donc, dans 5 mois!

Ce depart matinal permet d'observer l'aumone que font les bonzes des monasteres environnants entre 6h et 6h30. Les habitants, assis sur les trottoirs, donne a chacun une petite ration de nourriture... C'est un moment special, charge d'intimite.



C'est appreciable de voir tant de simplicite dans ce rituel. Quelle honte, donc, de voir certains touristes qui partent acheter des bananes pour faire de meme! Mais ou est le respect? Et ce japonais qui les suit partout avec sa grosse camera... On se croirait au zoo... pas etonnant que les moines reflechissent a arreter l'aumone... et voila sacage des traditions! Il serait, pourtant, si simple de s'asseoir tranquillement et laisser passer ce moment gracieux sans tout gacher par un matraquage de photos que nous n'accepterions pas! Bref... mais non je ne suis pas toute rouge derriere mon ecran mais c'est vrai que ca m'a choquee... et non je n'ai pas assome Morgan avec son appareil photo, il essayait d'etre discret comme une petite poignee de badauds...
Ce moment sacre donne un rythme a la ville. Apres le passage des moines, les habitants semblent alors consentir a commencer la journee! Un petit tour au marche peut-etre? Nous suivons, donc, le mouvement dans une petite ruelle cachee. La, etalage de produits frais: fruits, legumes, et viandes... et quelle viande! Ca peut aller du serpent au criquet en passant par le chien bien entendu... des petis rongeurs de la foret, un blaireau, des crapauds... Les laotiens ont la reputation de manger tout ce qui bouge!



Quand tu repasses a midi, il faut faire abstraction, par contre, des milliers de mouches qui sevissent... Cette ville est, certes, tres touristique et ca ne va pas aller en s'arrangeant mais si on s'arrete quelques instants, on arrive encore a voir la population locale. Au grand bonheur de mon petit photographe!
Ce serait presomptueux de dresser un bilan sur le Laos car on en a vu qu'une petite miette... Juste une reflexion peut-etre... on trouve que le tourisme prend des ampleurs considerables et les prix augmentent furieusement! Esperons que les laotiens pourront suivre...

Bon la c'est le moment de faire une petite pause cafe... jogging... je ne sais pas... Trois semaines c'est long a raconter, nous en sommes qu'a la moitie! Et le Cambodge, ce n'est pas une mince affaire!
Chiquito: Tu ne sous-estimerais pas les lecteurs par hasard?
Charlotte: Non, chiqui... je compatis!
Chiquito: Oui mais lorsque l’effort et l’attention sont développés, la concentration naît!
Charlotte: .....

Ok... c'est reparti!
L'arrivee a Siem Reap provoque un drole de contraste entre la chaleur ahurissante du pays et la froideur des agents de l'immigration. C'est la premiere fois que nous nous sentons sur nos gardes dans un aeroport... Il vaut mieux ne pas rire! Passes ce cap, nous arrivons dans un monde tout a fait different... Grande premiere: le Motodop! ou le scooter-taxi... Oui oui meme avec des enormes sacs c'est possible... sans casque bien sur sinon c'est pas drole... (maman respire, je suis encore en vie) et puis en fait au Cambodge c'est le transport le plus courant... Nous ne serons meme plus etonnes au bout de cinq jours de voir six personnes sur un deux roues, des enfants pris en sandwich entre leur parent... rien de plus normal!

Ah nous, donc, les temples d'Angkor !!



Nous avons trois jours pour parcourir ce site gigantesque! Il faut faire des choix tant sur les monuments que sur le moyen de locomotion... Deux jours de tuk-tuk et un de velo... et pour tous ceux qui nous prennent pour des faineants: venez donc faire du velo quand il fait 42 degres!
Chiquito: Controle cette agressivite! Comment veux tu acquerir une paix interieure!

Charlotte: Oh qu'il m'ennerve!
Chiquito: Je ne peux vivre dans cet univers de violence...
Morgan: Bon Chiqui, viens, on va faire un petit coup de meditation...
Charlotte: Ah merci... je n'en peux plus moi!
Bon alors, heu oui les temples! C'est un peu difficile d'arriver jusqu'a un site sans qu'on nous assaille de " Ladies, water?? Tuk tuk, sir???" Il y a des petits vendeurs partout prets a baisser les prix sans qu'on ait rien demande. Ce qui nous plait c'est que c'est assez bon enfant et malgre tout, ils gardent le sourire quoiqu'il arrive...
Pas de descriptions rebarbatives, seulement des impressions...
Morgan a eu un vrai coup de foudre pour le Bayon ou des centaines de visages sortent litteralement des pierres. Ces statues sereines et apaisantes participent a l' impression mystique du monument. C'est ce qu'il attendait d'Angkor et qu'il a vraiment ressenti a partir de ce site.



Pour ma part, j'ai prefere les temples aux enfilades insencees de pieces, fenetres et portes. On aime se perdre dans ces labyrinthes...
Il y a toujours des musiciens pas tres loin qui semblent animer les apsaras ( figure celeste feminine) gravees sur les pierres. Une odeur de fete survit apres tout ce temps...



Le Ta Prohm est, egalement, un temple qui nous a conquis! Envahi par des racines puissantes, il a ete laisse tel qu'il etait a sa decouverte... Les arbres prennent le dessus et poussent la structure a s'adapter, changer de forme ou abdiquer et ceder tout simplement...



Il y a aussi Angkor Vat, le monument le plus celebre et le plus imposant mais ce n'est pas forcement celui qui nous a le plus touche... Angkor, d'une maniere generale, a une reelle specificite : il est au milieu des villages, des routes, des gens. Il n'est pas vraiment mort... comme une deuxieme vie, c'est finalement un monument tres actuel et atypique. Il propose un interet tant culturel qu'humain!

C'est d'ailleurs ce qui va nous pousser a passer un peu plus de temps ici... Nous sommes comme tombes amoureux des cambodgiens et de leur sourire eclatant! On a envie de s'enfoncer un peu plus dans le pays. C'est a Kratie que nous posons nos sac a dos. La ville en elle-meme n'est pas tres jolie mais garde un charme certain. Quelques vieilles batisses de l'epoque coloniales demeurent. On a vite fait le tour et on a envie de se perdre un peu hors des sentiers battus. Nous partons, donc, avec le seul tuk tuk de la ville pour un petit village nomme Chlong... Le chauffeur fait la grimace et n'a pas l'air tres motive... Bah pourquoi? On ne se voyait pas trop en moto taxi a trois sur la route de terre assez accidentee... Au bout du compte, je ne sais pas ce qui etait le mieux... Ce chemin, je pense qu'on s'en rappellera toute notre vie. Les habitants etonnes, nous regardent les yeux petillants de vie et avec un grand sourire nous lancent des "hello" a tout va! Des petits, des vieux, des travailleurs, des flaneurs... Une generosite desarmante... et inouie apres ce qu'ont vecu tous ces gens il n'y a pas si longtemps... Est-ce qu'ils sont surpris de voir des blancs ici ou un tuk tuk voler dans un nuage de poussiere? Peut-etre bien les deux... une heure pour arriver a ce village qui n'etait qu'a une vingtaine de kilometres! Sans compter les nombreux arrets de notre chauffeur pour prendre de l'essence ou reparer son engin... on comprend mieux son manque d'enthousiasme initial...




Le village coule des jours heureux au bord du Mekong. Il n'a rien d'extraordinaire, c'est un petit bourg tranquille ou on peut decouvrir la vie cambodgienne. Les habitations en bois lazure sont par contre magnifiques... On reconnait aussi des maisons de l'epoque du protectorat francais. On voit encore ecrit: Poste generale... Elles tombent en ruine... Le retour se passe sous la meme liesse de sourires qui nous ravit! Dans l'apres midi, nous choisirons une balade sur le Mekong pour observer les dauphins d'eau douce. Il en n'existe plus beaucoup au monde et c'est un vrai bonheur de laisser le bateau deriver tranquillement et capter le moment ou ils veulent bien se montrer a nous.

Avant de rejoindre Bangkok en Thailande, nous faisons un arret a Phnom Penh, la capitale du pays... On n'est pas decu du voyage... Cette ancienne perle d'Asie du Sud-Est est devenue une veritable poubelle geante... On n'a jamais vu plus polluee, plus sale, plus triste... de rares espaces verts et le naturel merveilleux des cambodgiens nous permettent, toutefois, de ne pas passer un trop mauvais moment...

Quoique... Evidemment, vous allez dire, on cherche aussi... On se rend au musee Tuol Seng... musee du genocide de la ville. Cet etablissement etait a l'origine une ecole qui a ete transformee en prison sous la dictature des khmers rouges. Pres de 140000 hommes, femmes, enfants, nourrissons y ont trouve la mort dans des conditions atroces. De 1975 a 1979, la population a ete sacrifiee a des fous sanguinaires et ce n'est qu'un etablissement parmi tant d'autres... Toute personne susceptible de destabiliser le regime du Kampuchea etait emmenee la. Ce pouvait etre des cadres, des intellectuels ou de simples paysans. Chaque detenu a ete pris en photo par leur bourreau. Des centaines et centaines de visages defilent sous nos yeux. On percoit des regards inquiets, terrifies, resignes... un peu dur de retenir ses larmes. La visite des cellules n'est guere mieux; de minuscules boxes les uns a cotes des autres montes en briques ou en bois... des barres de fer, des chaines, des engins de tortures, des potences... des cranes... la totale... Tout est reste la... Le plus dur est sans doute le temoignage de ceux qui ont perdu un pere, un fils, une fille... D'anciens Khmers rouges s'expriment egalement. Trente ans apres, ils devoilent leurs ressentis. Comment juges des enfants enroles a 14 ans? Parfois, ils n'avaient pas d'autre alternative... Certains regrettent, d'autres non... Tout ce monde la a repris, ensemble, sa vie aujourd'hui... difficile a envisage et pourtant...
Desolee, pour cette petite parenthese pas tres enchantee mais on a vraiment ete choque par l'histoire de ce pays qui n'a cesse d'etre persecute et qui ne connait qu'une relative paix aujourd'hui... Oui, il faut fermer les yeux sur le fait qu'un ancien Khmer rouge est encore au pouvoir et que tous ces fous furieux n'ont toujours pas ete juges! La corruption est aussi monnaie courante ici.

Pour faire un peu plus gai, on choisit le lendemain de partir pour l'ile de la soie, non loin de Phnom Penh. Une petite bouffee d'oxygene... L'ile est apaisante meme si on ne cesse de nous mettre des echarpes sous le nez... On les aime bien les cambodgiens, mais la quand meme c'est un peu etouffant. Depuis notre descente du bateau, une petite fille tire son epingle du jeu. Elle nous fait les yeux doux... Agee d'a peine 8 ans, elle parle un anglais excellent a faire rougir les pauvres frenchies que nous sommes! Elle est aussi la plus tenace! On va peut etre faire collection d'echarpes nous... On finit par lui en acheter une... On pense que le jeu s'arrete la, en la voyant partir avec sa petite frimousse coquine! Tu parles, on la croise a de multiples reprises comme un jeu de cache-cache. Jusqu'au moment de partir... Je me retrouve, alors, seule avec elle et un homme vient me voir et me dit: " Elle parle bien anglais hein? Si tu veux, tu peux l'acheter. Elle est toute seule, elle n'a pas de parents. Elle sera chanceuse de venir dans ton pays". Gloups, je ravale ma salive... je me sens un mal a l'aise... je ne sais quoi dire... Je fais un aurevoir de la main a cette petite qui me sourit... Cette realite est dure a affronter et a avaler... Qui etait cet homme pour la vendre? On y pensera encore longtemps...



Apres un long trajet et un long recit... nous revoila a Bangkok pour obtenir le visa de la Birmanie avant jeudi matin... jour de notre depart! Il ne sera pas facile d'ecrire sur le blog la bas, internet etant peu developpe... mais on essayera autant que possible de laisser des messages..
A tres vite donc!
Charlotte!

8 commentaires:

julincruste a dit…

Toujours cette façon de nous faire vivre les choses, aussi impressionnante !
Et pour m’y êtres essayé, je peut vous dire que c’est pas évident du tout…
Même si elle oublie de vous dire que c’est pour lui tenir la main en sautant que j’ai perdue mes lunettes. Car elle n’était pas très rassurée !
Je vois que vous avez réussi à trouver le marché aux insectes. Morgan en a-t-il mangé comme il devait le faire suite a notre parie qu’il a perdue ?….
La suite a l’aire d’avoir tenue toute ces promesses, si j’avais eu une semaine de plus…
Profitez bien sa passe très vite.
Biz Julien

Anonyme a dit…

très beau récit chargé d'émotions ma chahca!
Bisous Lulu

Anonyme a dit…

coucou les petits loups
Je ne me lasse pas de vous lire,, que d'émotion et si bien contées.Le visage de cette petite fille restera certainement gravé dans vos mémoires et il faut avoir du cran pour résister.
Le charme de l'Asie vous envahit peu à peu , bien d'autres évênements vous attendent, Boudha saura vous guidé.......
De gros bisous
annette

Anonyme a dit…

Merci de nous donner tant d'émotion... On ne sait plus trop où se mettre après ça!! Pourtant cette petite fille n'a pas l'air triste.

En tout cas ce premier mois en Asie a semblé être vraiment dépaysant!
Vous me faite toujours autant rêver...

Par contre merci pour m'avoir donné la palme du Pierre Richard c'est moyen surtout comparé à un Julien...

Je vous fais de gros bisous et je pense à vous sans cesse!

à bientôt

Ronan

Anonyme a dit…

ma semaine à Nice a été beaucoup moins exotique que votre périple au cambodge et donc je ne raconterai rien pour ne pas paraître ridicule.....J'ai juste envie d'écrire une suite heureuse à la vie de ta petite protégée Charlotte,une petite Héroïne de roman pas du tout à l'eau de rose! bonne route dans ce nouveau pays où encore sans doute rien ne ressemblera à ce que vous avez vécu jusque-là.à bientôt de vos nouvelles:maman

Anonyme a dit…

Salut les voyageurs, je me suis jetée sur vos nouvelles aventures dès notre retour de vacances à la montagne, et rien à dire une fois de plus, vous êtes les rois-carotte du récit, trois-quart d'heure de lecture illustrée par de très jolies photos, on dirait que Morgan a pris du poil..de la bête et que miss Charlotte est tout en beauté quelle que soit la situation ! très émue par la fin au sujet de la vente de cette petite fille, difficile d' avoir une attitude résolument amicale sans paraître horrifié par ce projet ! bon aller, soyons positifs et souhaitons à cette enfant tout le bonheur qu'elle mérite ! plein de bises jusqu'à la prochaine histoire et merci !

Anonyme a dit…

on vous lit, c'est super! bonne continuation
josé et anais

Marie Ludo a dit…

Bonjour Morgan Charlotte et Chiquito comment aller vous pour nous sava trais bien. J'espere que vous aller voir Marie pendant les vacances. est-ce-que mercredi vous aver fait dais poisson davrile parece-que mercredi c'était le premier avrile.
Bisous Mathilde